Dédicace de Bruno Bouteville alias Jaap de Boer, dessinateur illustrateur, pour son album souvenirs se passant à La Garette en 1974
- Le vendredi 14 juillet : à La Garette / à 15h au camping l’îlot du Chail / à 19h au Châtelet
- Le samedi 15 juillet :
- Marché d’Arçais / de 10h à 12h30
- Niort – Le Séchoir – Port Boinot de 14h30 à 17h00
Jaap de Boer est un dessinateur / illustrateur qui, jeune, passait ses vacances d’été avec ses parents au camping de La Garette dans le Marais poitevin.
Dans un drame personnel dévastateur (incendie de sa maison), il a perdu la majorité de ses photographies familiales et autres. Tel le phénix, il a réalisé une BD où il se souvient de la première fois où il a embrassé une fille. Il grave ainsi ses souvenirs de jeunesse … son premier baiser à La Garette, en 1974.
C’est l’histoire d’un baiser, mais pas n’importe lequel. Un premier baiser, celui d’un adolescent de 15 ans, qui tombe amoureux pour la première fois de sa vie. C’est l’histoire d’une fille qui va chambouler la compréhension féminine et l’univers de ce garçon.
Entre nostalgie, souvenirs, humour et romantisme désuet, l’auteur nous brosse une partie de sa jeunesse dans un album très personnel, très éloigné de ses productions habituelles.
« J’ai embrassé́ une fille : La Garette, 1974 » par Jaap de Boer
Éditions Papelards & Gribouillis (25 €)
Parution 12 mai 2022
Prix du festival de la bande dessinée Les Courants de Saint Ouen les vignes, juillet 2022
« Accompagnant sa famille qui passe régulièrement ses congés dans un camping des Deux Sèvres, près de Niort, Bruno, qui aura 15 ans et demi en août, tente de profiter de cette période de détente : son père disparaissant toute la journée pour aller pêcher, tandis que sa mère s’occupe de toutes les harassantes tâches ménagères. C’est ainsi qu’un beau matin, à la sortie des douches, il croise la jolie Sylvie qui, elle, vient juste d’avoir 14 ans : « La petite peste aux grands yeux bleus et aux cheveux sombres déglingua tout ce qui était raisonnable et structuré en moi. »
En 50 belles et grandes pages sépia, ce dessinateur au trait habituellement beaucoup plus classique se découvre, pour l’occasion, un style plus libéré qui rend parfaitement hommage à toutes ces filles qui ont fait basculer la vie de jeunes garçons et qui ont, en quelque sorte, forgé les hommes que ces derniers vont devenir.
Cette touchante histoire sur un ado pubère, située dans une région couverte de marais, où les promenades en barque sur les conches sont quasi obligatoires, est principalement évoquée avec de sensibles récitatifs, ponctués de quelques phylactères contenant les dialogues ; lesquels sont habilement enluminés à l’aide d’une représentation graphique naviguant entre BD et suite d’illustrations.
Ses souvenirs furent d’abord écrits sous la forme d’une nouvelle nostalgique publiée, l’an passé, aux éditions Posidonia, sous le titre « Mémoires fugitives » ; sans qu’il soit question, à l’époque, d’en tirer une bande dessinée.
Or, c’est aussitôt après que le drame survint ! Un terrible incendie ravagea la maison de Jaap de Boer, les flammes détruisant tout de ce qu’il possédait : ses livres, ses dessins, ses photos… Bref, toute sa vie était partie en fumée : il n’avait même plus de matériel pour dessiner ! Heureusement, une belle solidarité s’orchestre très vite autour de lui et de nombreuses personnes bien intentionnées lui envoient crayons, sanguines, charcoals, fusain, plumes tachikawa, et autres pierres noires, afin qu’il puisse reprendre le collier. Seulement, voilà, ces outils n’étaient pas ceux qu’il utilisait habituellement. Notre infortuné dessinateur a donc dû prendre en main ce nouvel équipement et s’est ainsi que se forgea une véritable renaissance de son trait…
Parallèlement, tout en ressassant la catastrophe matérielle subie, Jaap retombe toutefois sur quelques clichés de son adolescence, gravés sur un disque dur sauvé des flammes par on ne sait quel miracle. C’est ainsi que l’envie de raconter à nouveau cette période, désormais partie en fumée, va s’imposer. Un peu comme un besoin de se la réapproprier, avec des ustensiles qu’il n’avait pour ainsi dire jamais utilisés : son trait rondouillard s’adaptant alors à merveille à son ressuscitant propos qui, curieusement, plonge ses racines dans son passé…
Chapeau l’artiste ! » Gilles Ratier, écrivain et journaliste spécialisé sur le 9e art